Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/163

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l’habitude ; et maintenant, permettez-moi cette comparaison, peut-être fausse, peut-être juste : dans votre soif d’éclat et de bruit, il vous faut du luxe, dans vos sensations, dans les sentimens que vous inspirez, comme il vous en faut dans les meubles, dans les vêtemens. Vous me demandez de l’extravagance et vous refusez ma raison.

— Ta raison, ta froideur, ton dédain plutôt. Mon père était raisonnable comme tu prétends l’être, ma mère insensée comme moi, et ma mère est morte de sa folie ; car c’était une démence incurable, un mal qui lui rongeait le cœur, une souffrance de toutes les minutes… celle qui m’est réservée.

— Mais calmez-vous, mon ami, et s’approchant d’Arthur qui s’était levé et marchait à grands pas dans la chambre, elle passa son bras sous celui dont il se pressait la poitrine, s’appuya la tête contre son épaule, leva timidement les yeux et répéta doucement : je vous aime. Dérigny inclina son front vers celui de sa femme, sourit avec une exprès-