Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/179

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avant d’avoir tout dit, ce qu’elles peuvent dire et même quelquefois ce qu’elles devraient cacher.

Si quelque témoin invisible eût assisté, magique spectateur, à ces deux scènes de la vie d’Arthur, ne se fût-il pas trouvé tenté de trahir sa présence en s’écriant : Halte-là ! mon pauvre Dérigny ! Assez de folies dans un jour. Vous jouez un détestable rôle ; vous êtes un véritable bouffon, larmoyant, pitoyable personnage, croyez-moi. Comment ! vous avez devant vous celui qu’hier vous regardiez comme l’assassin de votre bonheur, un homme bon à pendre, selon vous, pour un pareil méfait ; un rival dont vous étiez jaloux jusqu’à l’hébétement, et que vous eussiez volontiers bâillonné, pour étouffer dans sa bouche ces doux sons italiens, ces amoureux accens dont les modulations passionnées vous torturaient, vous crispaient, comme l’eût fait un hymne infernal, hurlé à vos oreilles par un cœur de démons !… Et c’est à ce même homme que vous allez confier