Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/180

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

vos douloureuses et tant soit peu ridicules sensations ! c’est l’ami dans le sein duquel va descendre votre secret ! c’est à lui que vous allez dire : Ma femme ne m’aime pas ! Si quelque salutaire réflexion ne vient à votre aide, je ne réponds pas que moi, que vous intéressez sans le savoir, je ne sois, pour vous rendre visite, obligé de traverser bientôt les immenses cours du Sanitat et de vous chercher, non dans un élégant et riche salon comme celui-ci, mais de vous regarder à travers la grille d’une étroite cellule, ou pénitent triste ou joyeux, ayant tout fait pour endormir votre raison, vous attendrez, sous le bon plaisir de la Providence, qu’il plaise à Dieu de la réveiller. Je pencherais à croire que c’est par pressentiment que vous êtes venu vous loger aussi près que vous l’êtes de l’hôpital des fous, afin de ne pas avoir la fatigue d’une longue route pour y arriver.

Si ces paroles eussent été prononcées dans le cabinet d’Arthur, il les eût prises pour l’écho de cette voix intérieure qu’on appelle