Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/182

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son front devenait moins brûlant ; certes, la potion la plus calmante l’eût moins physiquement soulage que cette verve d’élocution.

Mais quand il eut tout dit, quand la vibration prolongée de sa dernière phrase avertit celui qui l’écoutait que la parole lui était accordée à son tour et qu’on attendait sa réponse, alors laissant aller avec bruit la chaise sur laquelle il s’appuyait, Roger, le visage animé d’une ironique gaieté, les traits contractés, les muscles agités par une soudaine et joyeuse convulsion, les lèvres écartées, les dents à découvert, fil entendre un long et fougueux éclat de rire, bruyant, insultant, satanique, et s’avançant vers Dérigny :

— « Ma parole d’honneur, il est fou ! s’écria-t-il. »

Stupide, muet de surprise, Arthur fit en arrière un mouvement spontané.

— « Oui, fou ! archifou ! continua Roger dans son imperturbable audace. Quels yeux