Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/188

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d’âme… Enfin, mon cher, vous avez la passion du malheur, c’est une passion tout comme une autre et dans la hiérarchie des vôtres, c’est celle qui occupe le premier rang.

— Comme un précepte s’appuie ordinairement sur un exemple… je pense…

— Comment donc ! C’est où j’allais en venir. Voyons, que vous manque-t-il ? Vous êtes jeune, maître de vous ; vous possédez un nom que la particule n’allonge pas, il est vrai, de sa syllabe orgueilleuse, mais auquel elle se joindrait fort bien sans avoir l’air d’une saugrenue ; un nom flanqué d’une bonne et vieille estime, et gracieux et facile pour la prononciation, ce qui n’est pas entièrement à dédaigner ; car un nom harmonieux résonne quelquefois aussi doucement à la pensée qu’à l’oreille. Vous n’êtes pas ce qu’on appelle un joli garçon, mais une tournure élégante, une physionomie pensive et distinguée, une mise simple et riche, un organe doux et lent, joint à d’ex-