Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/189

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cellentes manières, à une certaine nonchalance, donne à votre personne un aristocratique je ne sais quoi, un vernis de grand monde, demi-boudoir, demi-salon. Vous êtes riche et savez profiter de votre fortune ; ce qui n’est pas aussi facile qu’on pense. Vous avez le goût de la dépense, du luxe, du grand ton, vous vous satisfaites ; roi de la mode, vous exercez un empire plus despotique que beaucoup de souverains ; vous êtes admiré par les uns, dénigré par les autres ; mais tout le monde parle de vous, c’est le grand point, louange ou blâme, peu importe, c’est de la publicité qu’il faut à toute espèce de gloire.

Dans la situation où vous êtes placé, une femme étant un indispensable meuble d’apparat, vous avez trouvé dans madame Dérigny ce qu’il vous fallait tout juste pour le monde, une femme jeune, jolie, instruite, gracieuse sans minauderies spirituelles, sans prétentions ; ni prude, ni coquette de cœur, respectant ses devoirs et ne rachetant pas la