Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/190

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régularité de sa conduite, par l’âcreté, la faroucherie de son caractère. Une femme qui n’a pour vous qu’une affection légère à porter, qui ne vous aime pas… d’amour s’entend… C’est admirable, et si vous n’êtes pas content, je ne sais pas ce qu’il vous faut.

— Ce qu’il me faut, ou plutôt d’abord ce qu’il ne me faudrait pas, c’est cette affection bourgeoise, cette amitié vulgaire, aussi commode à donner qu’à recevoir, qu’on accorde aisément et presque toujours à plusieurs à la fois. Ce sentiment, enfant de l’estime, nourri par l’intimité et qu’on pourrait, selon moi, désigner sous la dénomination de courtoisie du cœur. Mais ce que je voudrais, ce que je n’ai plus même la chance d’obtenir, la consolation d’espérer, c’est cette large et profonde affection dans laquelle s’enferment toutes les autres ; c’est ce sentiment dominateur, dont la tyrannique et puissante volonté se place au-dessus des lois et des entraves de la raison, quand la raison et le monde prétendent l’enchaîner et lui