Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/191

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

commander. Ce qui me manque, c’est de l’amour, c’est une âme donnée tout entière, mais une âme à sensations énergiques, ardentes et pourtant suaves et flexibles, hors du pouvoir du temps, toujours fraîches d’illusions et fortes de réalités ; c’est un être tout à moi, qui pense avec ma pensée, existe avec ma vie, une femme !

— Amoureuse !… Eh ! malheureux ! savez-vous ce que c’est que d’être adoré d’une femme ?

— Je crois l’avoir su, répondit Arthur avec un acre sourire, et il ne me semblait pas que ce fût un si grand malheur !

— Mais cette femme n’était pas la vôtre ?

— Elle devait l’être.

— Oh ! ce n’est pas la même chose. Tant pis pour vous, mon cher, si vous ne comprenez pas la différence qui doit exister entre l’épouse et la fiancée. Persuadez-vous donc bien, s’il est possible toutefois, que cette vérité trouve place parmi vos convictions, que l’amour est admirable jusqu’au