Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/192

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

jour du mariage et ne vaut plus rien dès le lendemain des noces.

— Et comment cela, je vous prie ? Je sais bien qu’il arrive souvent que le contrat de l’hymen est le testament de l’amour ; mais je ne vois pas que ce soit un bonheur qu’il en arrive ainsi. Et si vous vouliez m’expliquer comment il…

— Ce serait un peu long, et d’ailleurs vous ne me comprendriez peut-être pas. Mais ce que je vous dirai, c’est que rien n’est insipide, obsédant, comme une femme à langueurs, à adoration, qui ne vous regarde jamais sans larmes dans les yeux, qui ne peut vous parler sans soupirs dans la voix… Quel fardeau !… quel ennui !… Et quand elle est jalouse, bon Dieu !… c’est une malédiction, c’est un enfer ! des gémissemens, des bouderies, du désespoir ou de la rage !… La jolie petite existence pour un mari ! Si je le deviens jamais, je me donnerai de garde, je vous jure, d’aller m’empêtrer dans une passion conjugale.