Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/193

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— Oh ! je le conçois, brillant papillon, vos ailes se dévelouteraient à rester ployées.

— L’amour ! voilà donc le point central autour duquel tourbillonnent vos regrets du passé, vos ennuis du présent, vos demandes à l’avenir. L’amour ! Et ne savez-vous donc pas que tous ces beaux sentimens, cette théorie du tendre, ce code de galanterie chevaleresque, jadis si habilement discuté devant des juges au doux minois du temps des plaids d’amour… que tout cela n’est plus qu’une gothique toilette de cœur, aussi bien passée de mode que les vertugadins et les pourpoints à aiguillettes de rubans roses ; que cette sentimentalerie romanesque n’est plus qu’une vieille monnaie qui n’a plus cours dans le commerce du monde. Et quand bien même nous serions encore dans ce bon temps où les hommes mouraient d’amour, oseriez-vous aller déplorer votre douloureux sort ? mari, pourriez-vous chanter votre femme ? Avez-vous jamais entendu parler de l’épouse d’un chevalier ou de celle d’un