Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/194

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troubadour ? Eh non ! les véridiques historiens des Céladon, des Amadis, n’ont jamais suivi les belles et les héros plus loin qu’à l’autel. Une fois là, ils les ont vite serrés dans la boîte d’oubli. Oh ! sensible écho des bords fleuris du Lignon, quel dommage, que, par malice, vous vous soyez avisé de devenir muet ! de quelles délicieuses lamentations ne vous eût pas fait résonner mon amoureux ami que voilà !

— Il me semble, mon cher professeur, que vous voulez vous tirer d’embarras par une plaisanterie, comme un avocat à court de preuves par un outrage.

— Du tout. Ne criez pas au fait ! m’y voici. La première chose que vous avez à faire, c’est de vous convaincre de cette vérité : D’autres temps, d’autres mœurs, à laquelle vous pourrez ajouter ce vulgaire proverbe : Il faut hurler avec les loups. Vous êtes dans le monde, eh bien ! soyez du monde ; jouez avec lui à égal enjeu. Sachez, dans l’échange des sensations données et reçues, établir,