Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/196

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n’est qu’un petit-maître, un douillet qui crie, holà ! pour le moindre petit bobo ! Et comment ferait-il donc s’il lui venait un bon gros malheur ! Tenez, je vous en voudrais un bien conditionné, pour vous guérir de tous vos petits chagrins. Vous haussez les épaules… Allons, je le vois, c’est décidé, j’ai fait en pure perte une assez forte dépense de morale ; mais, comme je ne suis pas rhéteur de profession, je ne regrette ma harangue que parce qu’elle vous a ennuyé sans profit. Je vous laisse tel que vous étiez avant mon sermon. Puissé-je ne pas vous retrouver tel, si je vous revois jamais ! car je pars. J’allais, je crois, m’en aller, sans me souvenir du motif pour lequel je suis venu, celui de vous faire mes adieux.

— Vous partez ? dit Arthur en revenant à lui comme d’un songe.

— Oui, dans deux jours ; mon colonel a reçu ce matin un ordre de départ.

— Où allez-vous ?