Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/209

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ciété. Roger valait la louange, rien dans la lettre à madame de Ferment n’était exagéré ; c’était l’homme le plus séduisant à connaître superficiellement ; mais à connaître à fond… ah ! c’était par malheur le revers de la médaille, et peut-être allait-elle se retourner.

Habitué à plaire, n’ignorant aucun de ses nombreux avantages, habile à s’en servir, passé maître dans l’art de charmer, de subjuguer une femme, certain de ses forces, guidé par l’espérance, fier d’un succès immanquable, ne se laissant abattre par aucun revers et n’abandonnant jamais, après une attaque manquée, le siège d’un cœur ou d’une tête, ne déposant les armes qu’après le triomphe, Roger visait à coup sur, nulle de ses flèches ne tombait à terre sans avoir touché le but. Jamais le beau lieutenant n’avait en vain souhaité de plaire.

Comme un général, qui le matin d’une bataille évoque, pour ranimer son courage, le souvenir de ses victoires, les voit passer nobles et fières devant sa pensée ; d’une