Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/210

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main elles semblent appeler à elles la nouvelle sœur qui leur doit naître, tandis que de l’autre, elles ramènent pour s’en draper, s’en couvrir tout entières, leur manteau de gloire, aux vastes plis, aux couleurs éclatantes. Ainsi Roger, en se rendant au château de la marquise, réveillait dans sa mémoire le souvenir de ses innombrables conquêtes. La plus grande partie, pour ne pas dire la totalité de ces images de femmes, étaient tracées dans son esprit comme ces caractères formés avec de l’encre sympathique, qui ne sont visibles que par l’effet de la transparence de la lumière ; ces pauvres images ne s’apercevaient qu’en les approchant du feu de la vanité, mais elles se trouvaient alors très voyantes ; car l’imagination qu’elles peuplaient était réchauffée par un ardent brasier d’amour-propre.

Cheminant, accompagné des plus séduisantes chimères, Roger se voyait déjà seigneur suzerain du château de Fermont. Il se sentait approvisionné de si fortes muni-