Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/211

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tions d’amabilité, qu’il croyait pouvoir, sans risque, tenter l’attaque du cœur de la belle châtelaine, forteresse inexpugnable encore, mais qui ne pouvait manquer cette fois de se rendre à discrétion.

Ce jour-là, quoiqu’elle fût loin de pressentir qu’un cheval et la destinée conduisaient au grand trot vers elle un aussi dangereux ennemi, Ambroisine était triste sans chagrin, affaissée par cet ennui léthargique, effet sans cause, si pesant à porter et que l’on consentirait volontiers à échanger contre un malheur, ainsi qu’un paralytique qui voudrait échanger l’engourdissement qui l’immobilise contre la crise la plus nerveuse, la plus acérée. L’ennuyée, pour sentir la vie à l’âme, le malade, pour la sentir au corps.

Un visage nouveau est souvent un remède sûr dans cet état de pesanteur, de souffrance énigmatique, qu’on ne se définit pas en soi et qu’on explique aisément dans un autre. Lorsqu’on annonça à la marquise qu’un messager inconnu lui apportait une lettre,