Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/22

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Puis, comme pour échapper aux élans de ma reconnaissance, elle me dit : — Allons maintenant près de votre bonne mère lui apprendre ce que M. Guizot vient de faire pour vous… »

Dès que nous fûmes près de maman, madame Récamier l’embrassa, prit ses mains si brûlantes de fièvre, les pressa dans les siennes et parvint, par ses pieuses exhortations et par la promesse qu’elle lui fit de ne pas m’abandonner, à ranimer un peu le courage de ma pauvre mère qui fléchissait toujours devant la pensée de me laisser, après sa mort, exposée à tous les dangers qui entourent une jeune fille lorsque la gêne est la seule perspective qu’elle ait dans son isolement… Madame Récamier voyant combien maman s’affligeait à l’idée des privations que m’imposait sa maladie, se hâta de lui apprendre que M. Guizot venait de rétablir ma pension au taux qu’elle était du temps de M. de Martigaac ; mais elle ne lui dit rien de ce qu’elle venait de faire elle-même, car madame Récamier fait le bien et se tait ; c’est