Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/23

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

toujours à l’insu de son amour-propre qu’elle tend la main aux malheureux… Je trahis donc l’incognito de son procédé si délicat, en montrant à maman les 225 fr. qu’elle venait de me remettre, et en lui racontant par quels moyens elle se les était procurés… Ma pauvre mère ne savait comment témoigner sa reconnaissance à madame Récamier. — Ah ! lui dit-elle, madame, je puis mourir maintenant : Dieu a placé un ange sur le chemin de ma fille !!!!

Une heure après que madame Récamier nous eut quittées, son domestique me remit de sa part le portefeuille dont je vous ai parlé… et lorsque M. Alibert revint voir maman, il me trouva occupée à lui en montrer les gravures, car elle voulait les voir… M. Alibert trouva un si grand changement dans le pouls de sa malade, qu’il me demanda ce qui avait pu opérer un tel miracle… Je lui racontai le procédé de madame Récamier ; il l’admira, mais sans en être étonné, car il n’est personne qui ne con-