Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/224

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de millions de vœux ardens n’ai-je pas adressés à l’avenir pour qu’il se hâtât de me l’apporter. Oh ! pourquoi ne voulez-vous pas qu’il vienne ce beau jour d’hymen ? Si vous saviez, Ambroisine, combien, par le retard, vous jetez dans mon âme de doutes accablans ! Si vous le saviez, le remords vous prendrait de tout le mal que vous me faites, vous auriez pitié de ma lourde attente. Vous me diriez : tel jour, à telle heure, nous serons unis pour l’éternité. Mais non, vous ne voulez pas me le dire encore ; vous êtes femme, et la peine que vous causez sourit à votre orgueil ; vous êtes fière de mes tourmens : plus je souffre et plus vous reconnaissez l’étendue de votre pouvoir, plus vous croyez…

— Ce que je crois, mon ami, c’est que je ne mérite pas d’être accusée de cette coquetterie de puissance que vous me reprochez. S’il est vrai que je possède quelque empire sur vous, je ne veux l’exercer qu’au profit de votre bonheur.

— Hypocrite ! c’est pour mon bien qu’elle