Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/225

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recule ainsi le jour de notre union — et je l’accuse !… Ah ! je suis vraiment un monstre d’ingratitude.

— Ne vous ai-je pas dit que le rapprochement ou l’éloignement du jour de notre mariage dépendait du plus ou moins de promptitude dans le résultat du voyage de ma mère à Paris.

— Oui, mais vous a-t-il plu de me dire quel est ce résultat que vous attendez ? Non. Vous me laissez me fatiguer l’âme à s’égarer de conjectures en conjectures, à se heurter contre mille doutes, mille chances de malheur, sans pouvoir saisir la moindre probabilité. Et quand je vous demande, inquiet, tourmenté, quand je vous prie en grâce, à genoux, de m’apprendre ce qui s’oppose à votre décision, vous souriez de me voir souffrir et répondez joyeuse ; C’est mon secret, vous le saurez. Oh ! pitié pour mon inquiétude, pitié ! Ambroisine ; parlez ! dites-moi pourquoi vous le repoussez si loin dans l’avenir, l’instant qui doit consacrer notre