Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/24

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naisse la délicate générosité de cette vertueuse dame… Quoique M. Alibert trouvât maman beaucoup mieux, il jugea cependant à propos de lui faire appliquer des sangsues sur la poitrine ; alors il l’engagea à remettre à un temps plus éloigné l’examen des gravures, parce que toute espèce d’attention lui ferait beaucoup de mal, et il me recommanda surtout d’empêcher que personne ne parlât dans sa chambre, que sans cette précaution sa maladie deviendrait on ne peut plus longue… Je passai donc du désespoir à l’espérance, et je puis vous assurer, monsieur, que je pensai devenir folle de bonheur ! … Quatre jours après la scène dont je viens de vous parler, j’étais sortie pour chercher ce qu’il fallait pour maman, et j’avais eu soin d’emporter la clef pour que personne n’entrât dans sa chambre ; lorsque je revins, le portier me dit que madame Récamier était venue pendant mon absence et qu’elle me faisait prier de passer chez elle dès que je serais rentrée. J’y fus sitôt que