Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/235

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avant de pouvoir débrouiller du chaos de ses pensées ce qu’il lui en fallait pour comprendre ce qu’il venait de lire, pour s’expliquer comment il recevait ces faveurs inattendues, et, il faut être juste, si peu méritées. Il était évident que c’était à la marquise qu’il était redevable et de son grade et de son titre. Madame de Fermont, bien qu’elle ne partageât pas les préjugés de sa mère et que l’amour qu’elle ressentait fût plus fort que toutes les considérations sociales, ne pouvait cependant consentir, sans une espèce de honte, à abdiquer le rang où sa naissance et son mariage avec le marquis l’avaient placée dans le monde, pour devenir la femme d’un simple lieutenant, d’un petit bourgeois. C’était devenir, en le faisant, la fable de toute la ville ; c’était passer pour une folle passionnée. Quelque amoindri qu’il fût par l’amour, son orgueil était encore assez puissant pour former opposition à son mariage. Madame de Kersanec, sentait aussi sa fierté se révolter à l’idée d’un gendre