Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/236

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roturier, pour successeur d’un gendre marquis. Et quelque beau que fut Roger, quelque aimable qu’il fût pour elle, elle aurait cru déchoir à le nommer son fils. Enfin, ces deux dames s’avisèrent ensemble d’un remède à cette plaie de vanité. Voici comment elles parvinrent à l’appliquer :

Madame de Fermont était, par alliance, cousine à un degré éloigné du ministre de la guerre qu’elle avait connu et vu souvent du temps qu’elle habitait Paris. Madame de Kersanec, en partant pour cette ville, se chargea de voir son excellence. Le ministre alla au-devant de ses vœux, enchanté de pouvoir donner à sa belle parente une preuve de son amitié, en employant en sa faveur le crédit qu’il possédait auprès du Roi. Ce fut avec le plus gracieux empressement qu’il sollicita pour Roger les lettres de noblesse que Sa Majesté accorda au protégé par estime pour le protecteur. L’obligeant ministre joignit à l’envoi de ces lettres celui d’un brevet de capitaine. Madame de Kersanec se hâta d’a-