Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/237

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dresser le tout à sa fille. On se doute bien, d’après cela, que ce n’était pas sans intention que la marquise, en attendant Roger, lisait ou feignait de lire les aventures du fameux don Quichotte.

Avant qu’il eut recouvré la parole que l’étonnement et la joie lui avaient fait perdre, cette explication s’était présentée nette et claire à l’esprit de Roger. Habile à commander à toutes ses impressions, à les cacher ou à les montrer selon qu’il lui était utile qu’on les connût ou qu’on les ignorât, sa science ne se trouva pas en défaut. En proie intérieurement à un délire de vanité, rien ne transpira au-dehors de son accès d’orgueil. Ce fut à la reconnaissance qu’il fit tous les honneurs de satisfaction qu’il ressentait ; et quand sa voix, qu’avait arrêté la surprise eut recouvré sa liberté, il saisit les deux mains de la marquise, y déposa de nombreux et rapides baisers, et dit :

— « Eh quoi ! mon Ambroisine, c’est à vous que je dois ces honneurs, ce rang que je