Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/244

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ce rang que je vais posséder me seront chers, sans doute, ils me viennent de vous, mais ce n’est pas pour moi que vous me les avez fait obtenir.

— Et pour qui donc, s’il vous plaît ?

— Ce n’est pas pour vous non plus. Vous savez bien que je ne puis m’enorgueillir d’un titre et d’un nom qu’il m’est impossible de porter sans me ployer dessous ; car vous en conviendrez vous-même, Ambroisine, je n’ai rien en moi qui puisse justifier le présent qu’on a bien voulu m’en faire. Quant à vous, mon amie, je me flatte qu’hier vous n’aimiez pas moins et pas autrement le petit bourgeois, le simple lieutenant Roger, que vous n’aimerez demain le baron de Saint-Aire. J’étudie votre cœur dans le mien, qui n’aime, de la noble et riche marquise de Fermont, que la belle, la douce, la charmante Ambroisine !

— Oui, je le sais, mon ami, votre amour me regarde moi seule ; il ne voit ni mon