Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/245

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rang, ni ma fortune. Mais achevez, pour qui donc vous ai-je fait obtenir…

— Pour le monde, pour les préjugés dont votre cœur, malgré l’amour, subit encore le joug glacé, le despotisme étroit. Je suis injuste de me plaindre et trop avide de bonheur : ne m’en avez-vous pas donné bien au-delà de ce que je devrais en avoir. Je le sens, je ne vaux pas l’entier oubli du monde ; tandis que vous valez pour moi mille fois plus que tout ce que j’oublie pour vous. Ce monde, dont l’image a fui de ma pensée quand la vôtre est venue prendre place dans mon âme, qu’avait-il à m’offrir ? de froids amusemens, de vains plaisirs frivoles, hochets de l’esprit. Et vous, mon ange ! quelle, ineffable félicité !