Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/261

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saisir un cordon de sonnette. Que me voulez-vous, monsieur ?

— Ce que je veux ? l’explication de votre billet de ce matin ; caprice ou ferme résolution, je veux savoir le motif de votre départ

— Je vous l’ai écrit : ma mère m’attend.

— Non ! elle ne vous attend pas. N’essayez pas de le soutenir, Ambroisine, la feinte vous serait trop difficile. Vous voulez partir, parce que votre esprit est las de se jouer de mon cœur, parce qu’après avoir enfoncé le poignard dans le sein de votre victime, vous ne vous sentez pas la force d’assister à son agonie. Eh bien, ou vous guérirez la plaie que vous avez faite, ou vous soutiendrez la vue de votre crime… Vous ne partirez pas.

— Qui m’en empêchera, monsieur ?

— Moi, madame !

— Vous ! en vertu de quel droit, s’il vous plaît ?

— En vertu de celui que vous m’avez donné sur vous, en me faisant croire à votre amour. Pensez-vous qu’après m’avoir dit :