Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/262

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je vous aime ! après avoir fait pour moi de cette phrase, vraie ou fausse, un suprême arrêt de la destinée, vous ayez maintenant la liberté de me dire : je ne vous aimais pas, ou je ne vous aime plus, sans qu’il me soit permis devons demander pourquoi ? Vous avez ainsi disposé de mon existence morale pour l’empoisonner de regrets, la dessécher d’illusion, la jeter aux serres du désespoir. Quoi ! vous pourriez me rendre impunément à jamais malheureux, et moi, je ne pourrais vous adresser un reproche de mon infortune ! Non, Ambroisine, les droits d’un amant lui sont acquis, plutôt par l’amour qu’il éprouve que par celui qu’il inspire. Si vous avez abdiqué les vôtres, j’ai gardé les miens ; et je vous le dis encore, vous ne partirez pas.

— Fort bien, monsieur ! continuez ce rôle de maître qu’il vous a plu de choisir. Quant à moi, comme rien ne me force d’accepter celui d’esclave que vous voulez me faire prendre, je le refuse. Continuez cette