Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/263

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

scène à vous seul, je ne me sens nullement disposée à vous donner la réplique. »

Roger regarda fixement madame de Fermont. Réfléchissant, d’après sa réponse glacée, qu’il avait tout-à-fait manqué cette première attaque, il résolut de changer de batterie, et, prenant tout à coup d’autres armes, fut s’asseoir dans un fauteuil auprès d’elle, laissa tomber sa tête sur les mains d’Ambroisine ; et, mettant dans sa voix l’apparence de la plus profonde émotion :

— « Mon amie ! ma bien-aimée ! continua-t-il, pardonne-moi, je suis si malheureux ! Dis-moi que tu oublies mes torts, que tu resteras, que tu m’aimes ! Ambroisine, sois bonne, sois généreuse, pardonne au pauvre insensé qui t’outrage, rends-lui sa raison ou prends pitié de sa démence ! Tu m’as promis du bonheur, tu le sais ; ne me reprends pas ce que tu m’en as déjà donné. Tu ne sais pas tout ce que tu m’as fait de mal aujourd’hui, combien j’ai déjà dépensé d’existence à souffrir ! Oh ! repens-toi de ma peine, que