Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/265

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nouvelle ! marquise ! marquise ! il fallait que vous eussiez bien du courage pour cesser de l’adorer.

Cependant Roger la regardait toujours. Madame de Fermont se taisait ; son cœur saignait du silence que lui imposait sa raison ; plus elle le trouvait beau, plus il lui faisait peur.

Oh ! dis-moi donc que tu ne partiras pas ! que tu m’aimes ! que tu seras ma femme ! Tu ne vois donc pas que je suis le condamné, que tu es le juge, que j’attends ta réponse, pour savoir si je dois vivre ou mourir. Si tu m’aimes ! dis-le-moi ; si tu me hais ! dis-le aussi ; mais parle, il faut que je sache mon sort. Parle donc, Ambroisine ! ma torture est assez longue, ne la prolonge pas davantage ; ton silence est par trop cruel. Parle, réponds-moi, m’aimes-tu ? mon Dieu m’aimes-tu ?

— Oui ! répondit-elle d’une voix déchirante ! oui, je t’aime ! je suis bien malheureuse de ne pouvoir m’empêcher de t’aimer.