Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/267

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veux donc plus être ma femme ? Et ton serment, oseras-tu le trahir ? Tu m’as promis d’être à moi, lu t’en souviens ?

— Si j’ai eu, reprit la marquise d’un ton plus digne, la faiblesse de vous faire ce serment, je dois avoir la force de le rompre. Vous me demandiez l’explication de mon billet, la voici : je reprends la parole que je vous ai donnée et je vous rends la vôtre.

— Tu ne veux plus m’épouser, Ambroisine, dis-tu vrai ?

— Oui, Roger ; ne cherchez point à connaître le motif d’une semblable résolution ; qu’il vous suffise de savoir que je ne serai jamais votre femme. N’essayez pas de combattre ma volonté ; je vous avertis d’avance qu’elle est assez forte pour résister à toutes vos attaques. D’après cet aveu, nous ne devons plus nous revoir ; je pars pour ne plus être exposée à vous rencontrer encore : séparons-nous sans éclat, quittez-moi sans me haïr, et laissez-moi vous fuir sans vous mépriser.

— Non, tune me quitteras pas, tu tien-