Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/270

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— Je suis perdue ! s’écria-t-elle pâle et frémissante d’une atroce frayeur.

— Oui, tu l’es et sans retour, si tu ne rétractes à l’instant même l’arrêt que tu viens de prononcer. Veux-tu m’épouser ?

— Non, jamais !

— Eh bien ! puisque tu m’y forces, choisis. Veux-tu signer ce papier, c’est une promesse de mariage portant un dédit de deux cent mille francs ; ou veux-tu que demain tes lettres d’amour imprimées apprennent à toute la ville les secrets du cœur de la fière marquise de Fermont ?

— Ô ciel ! qu’osez-vous dire ?

— Veux-tu signer ce dédit ?

— Je respecte assez mon nom pour n’en pas revêtir un acte d’infamie.

— Tu n’as pas craint de signer tes amoureux billets, et je ne veux pas, par un frivole scrupule, priver plus long-temps, toi, de ta renommée d’auteur, et le public, du plaisir de te lire.

— Roger ! vous n’exécuterez pas cet odieux