Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/274

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à la tendresse, comme il était passé de la tendresse à la fureur :

— « Mon Ambroisine, reprit-il de la voix la plus doucement émue, pardonne-moi le mal que je viens de te faire. Il le fallait pour toi-même ; car il valait mieux une torture d’un moment qu’une souffrance de toute la vie. Mon ange ! regarde-moi sans colère, j’ai besoin de voir ton cœur dans tes yeux, d’éprouver du bonheur après le supplice que j’ai souffert à feindre le mépris, la haine, la vengeance, à t’accabler, à te sembler coupable.

— Quoi ! dit la marquise étonnée en regardant fixement l’astucieux capitaine, que signifie ce nouveau langage ? Ne m’avez-vous pas assez insultée, après tout ce que vous avez mis de fiel dans vos menaces ? Que veulent dire ces mielleuses paroles ?

— Que c’est malgré moi que j’ai été réduit, pour t’arracher une nouvelle promesse d’être ma femme, de me servir de l’odieux moyen que je viens d’employer. Si tu savais