Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/277

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l’être. Tu me remercieras bientôt de t’avoir fait passer par une violente secousse de malheur, pour te rendre à la félicité que tu laissais échapper, si je n’avais eu le courage d’oser la retenir.

— Si je suis aveugle encore, dessillez donc mes yeux, il m’est trop pénible de ne rien voir du service que vous prétendez m’avoir rendu.

— Ah ! tu n’as pu croire à la sincérité de mes outrages. Ces lettres, que je t’ai menacé de publier, non, jamais d’autres regards que les miens ne parcourront ces lignes enchanteresses, ces caractères sacrés, tracés pour moi par ta main adorée. Je les croirais souillés par les yeux mêmes de mon meilleur ami. Ton honneur m’est plus précieux encore qu’il ne t’est cher ; si lu n’avais pas consenti à me renouveler la promesse d’être ma femme, je serais mort, car je n’aurais pu vivre sans toi 1 mais je serais mort innocent du moindre outrage à mon Ambroisine, à celle qui m’eût ôté la vie !