Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/282

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naissait depuis long-temps ; elle parlait de jurisprudence, de procès compliqués, de causes criminelles. Elle lui demanda, en n’ayant l’air de ne lui adresser qu’une oisive question, ce qu’un juge ordonnerait du sort d’un homme qui, en employant les plus effrayantes menaces, aurait contraint une femme sans défense à lui signer un dédit.

— « C’est un cas de galères ! » répondit froidement l’avocat qui ne soupçonnait pas le motif de la question, ne se doutant pas du mal que faisait la réponse.

Un cas de galères ! ô ciel ! Roger n’était donc pas criminel seulement d’après sa conscience, il l’était donc aussi devant la loi… Quoi ! si la marquise parlait, la main du bourreau flétrirait donc celui qu’elle adore de l’ineffaçable empreinte de ce sceau réprobateur qui marque le corps du coupable du cachet de son infamie ! Quoi ! ce front si pur serait brûlé des feux du soleil, ce teint si frais, si velouté, serait bruni, hâlé