Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/283

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par la brise des mers ! Sa voix, qui sait dire, lorsqu’il le veut, de si douces paroles, n’aurait donc plus que de grossiers accens pour en frapper les échos du bagne ! Sa marche, si noble et pourtant si légère, serait ralentie par le poids de la chaîne, par celui du boulet du forçat ! Ses délicates mains aux doigts effilés se meurtriraient à de rudes travaux ! Quoi ! cet élégant Roger n’aurait plus pour parure qu’un grossier vêtement pourpre du malfaiteur ! il n’aurait pour ami, pour compagnon de ses fers, qu’un voleur, un traître, un parricide peut-être… Quelle image ! et pourtant !…

Le jour de sa fête approchait ; tous les ans à pareille époque elle réunissait le soir ses amis les plus chers, ses connaissances les plus intimes. C’était une espèce de fête de famille que ces momens consacrés à l’acquit des redevances de vœux que le cœur était censé présenter à lui seul. Quelque peine qu’elle eût à l’âme, Ambroisine ne voulut pas se soustraire au touchant plaisir de recevoir