Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/284

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de semblables hommages. Elle fit donc tout disposer pour cette fête. Comme sa mère n’était pas là pour présider aux préparatifs de la soirée, ce fut la marquise qui fut obligée de veiller elle-même aux apprêts nécessaires.

Son appartement était ordinairement orné d’une grande quantité de fleurs artificielles, elle les fit toutes placer dans le grand salon et fit décorer sa chambre à coucher de caisses de fleurs réelles, que le matin on lui avait envoyées pour bouquet. Roger, pour sa part, lui en avait fait apporter tout un jardin des plus rares, des plus embaumées de la saison, sorties des serres du plus célèbre jardinier. Ce voisinage de fleurs menteuses et de fleurs vraies avait quelque chose de mystérieux et d’emblématique. C’était pour ainsi dire une image du monde. Le faux mérite déguisé cherche le jour et brille du plus vif éclat, mais ne produit rien, n’a point de parfums ; lorsque les talens véritables, les franches vertus restent presque toujours à demi-cachées