Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/285

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dans l’ombre, mais embaument leur solitude de leur suave encens. Le jardin artificiel brillait éclairé par les lustres du salon, tandis que le parterre transplanté dans la chambre à coucher ne recevait de clarté que la faible lueur que répandait une lampe voilée. On respirait dans cette pièce un air balsamique et frais ; les rideaux qui drapaient la croisée étaient rabattus, mais la fenêtre ouverte laissait passer un léger souffle d’air qui caressait les tendres arbustes dont les branches flexibles frémissaient doucement sous ce baiser du soir.

La marquise resta dans le salon, mais les personnes qui étaient là passèrent tour à tour dans la chambre pour payer un tribut d’admiration aux attraits parfumés du délicieux bosquet.

Ambroisine était ce soir-là plus affectueuse que d’habitude ; une faible nuance de tranquille mélancolie ajoutait à l’aménité de ses regards, à la grâce touchante de ses paroles d’amitié.