Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/288

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ni ma reconnaissance ? Eh bien ! sachez donc que lorsque vos yeux parcourront cette lettre, la main qui l’a tracée pour vous sera déjà raidie et glacée par la mort, Oui, morte la pauvre Ambroisine que vous aurez tuée vous-même, car sa vie tenait à son estime pour vous, et en la forçant à vous mépriser, vous l’avez réduite à mourir pour se sauver de son amour.

« Peut-être à l’instant même où vous recevrez mes adieux, les médecins appelés pour constater le décès de la marquise de Fermont, penchés sur son cadavre, cherchant en vain une dernière étincelle de l’existence éteinte, interrogeront-ils d’une main assurée, et d’un geste douteux, son cœur muet et ses froides veines, son sein immobile. Rien, plus rien, qu’ils ne cherchent plus, l’âme est partie, où donc est-elle ? Dieu seul le sait.

« Je vais mourir ; mais avant de m’en aller vers un autre monde, j’ai dû songer au souvenir que je laisse après moi ; j’ai dû ne