Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/294

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seul mot pourrait vous y conduire ! Mais non, vous saviez bien que je ne le dirais pas, ce mot terrible ! que le sacrifice de ma vengeance était nécessaire à mon cœur, à mon nom ! Apprenez donc maintenant que lorsque j’ai revêtu de ce nom le fatal dédit que vous avez entre les mains, je n’ai signé qu’après avoir pris l’irrévocable résolution de briser à la fois, et la chaîne qui m’attachait à vous, et les liens qui retenaient mon âme. Oui, la mort seule peut expier la honte d’avoir aimé un homme tel que vous !

« Insensée que j’étais ! quand je demandais au ciel de me faire aimer aussi, moi. Ingrate envers mon sort, je l’accusais, je voulais de l’amour ; Dieu m’en a envoyé dans un jour de colère ! c’est la pomme fatale que mon âme a cueillie !

« Et pourtant je les regrette encore, ces courts instans d’erreur où je me crus aimée. Oh ! si dans mon dernier sommeil dont je vais m’endormir, un songe ayant