Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/295

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vos traits, vos regards, votre accent, pouvait venir à moi pour me parler ce langage imposteur qui subjuguait mon cœur tremblant à l’écouter ; si, dans ce dernier rêve, je vous croyais encore ; si je retrouvais l’émotion de bonheur que j’éprouvais à vous entendre !…

« Que dis-je, malheureuse ! Ah ! fasse plutôt le ciel, que votre image ne s’offre pas à ma pensée, que j’aie fini de l’amour avant d’achever la vie ! que le dernier fantôme de mon imagination ne revête que la forme chérie, que les traits de ma mère ! qu’il prenne sa voix et me dise : Je te pardonne de m’ôter ma fille ! Ma mère ! ô mon Dieu ! que deviendra-t-elle, en apprenant la mort de son Ambroisine, de sa fille chérie ? Ah ! qu’elle ne maudisse pas ma mémoire ! qu’elle oublie mon crime ! qu’elle ne charge pas ma tombe de sa haine ou de son mépris ! Ma mère ! Et c’est moi qui vais porter à son cœur un semblable coup ! moi qu’elle a tant aimée !