Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/296

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Qu’elle donne à ma sœur les sentimens qu’elle eut pour moi ; que Juliette obtienne à son tour cette amitié si tendre dont elle m’entourait ; puissé-je lui léguer le bonheur d’être aimée de ma mère ! Mais, hélas ! ma sœur va posséder cette fortune qui me fut si fatale. En devenant plus riche que je ne l’étais, puisse-t-elle ne pas rencontrer un homme qui, attiré par sa richesse, lui fascine le cœur comme vous avez fasciné le mien ! Oh mon Dieu ! si tu lui donnes de l’amour, mets-en pour elle dans l’âme de celui qu’elle aimera ! C’est assez d’une victime, que la destinée de ma sœur ne soit pas une continuation de mon sort !

« Ma mère ! ma sœur ! et je ne puis les voir avant d’expirer. Mais peut-être, en les voyant, je sentirais s’évanouir la triste résolution que j’ai prise : je n’oserais plus mourir, et je le dois ! Quoi ! vous m’avez donc fait une nécessité du crime que je vais commettre ! Oh ! que Dieu me par-