Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/297

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donne de sortir de la vie sans qu’il m’ait dit : Viens ! Sans doute, j’aurais dû accepter la destinée que vous m’aviez faite, baisser la tête et m’incliner sous mon malheur. Je n’ai pu supporter la pensée de vous mépriser, elle a été plus forte que mon courage, elle l’a brisé et je m’en vais, car je ne puis plus rester… Adieu donc !

« Ignorée du monde, la cause de ma mort vous est connue, Roger ; serez-vous indiscret ? votre conscience vous permettra-t-elle de l’être ? Malgré tous les maux que vous m’avez fait souffrir, j’ose encore me flatter de votre silence. Ah ! si le remords de votre faute peut trouver place dans votre âme, si vous pouvez un moment me regretter pour moi ; que ces actes par lesquels, sans le savoir, je vous livrai mon sort ; que ces lettres fatales, dont vous m’avez menacée de vous servir pour me déshonorer vivante, soient sacrifiées à mon souvenir, comme une offrande expiatoire ; que ces gages d’amour, ces