Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/306

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message de la marquise. Elle continua sa route, et entra dans une église dont la porte se trouvait justement tendue de noir. On allait célébrer une messe funèbre, et déjà le convoi était entré dans l’église.

Madame de Kersanec s’approcha d’un bénitier, y mit la main, et trempa dans l’eau sainte la boucle de cheveux d’Ambroisine qu’elle tenait serrée entre ses doigts, elle la retira toute mouillée, la mit dans son livre de messe, entre les feuillets de l’office des morts.

Le prêtre était à l’autel ; elle s’approcha à portée d’entendre les paroles consacrées. Elle pria aussi, elle, pour le repos d’une âme, mais ce n’était pas pour la paix de celle qui avait animé le corps que renfermait le cercueil qu’on venait d’apporter. Après sa prière, sa voix murmura sourdement des paroles qui n’étaient pas tracées sur les pages que ses yeux parcouraient. C’était un serment prononcé devant Dieu, devant son ministre qui ne l’entendait pas, mais dont la présence le