Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/308

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sa douleur avait puisé de l’éloquence dans son âme. La réponse du baron fut la demande d’un rendez-vous qui lui fut accordé.

Roger n’apportait pas les lettres ; le premier prétexte du refus qu’il en faisait, était qu’il ne voulait pas se dessaisir de ces gages de l’amour de son Ambroisine, qui rappelaient à ses yeux comme à son cœur l’amie qu’il avait perdue. Sans doute lui seul avait causé la mort de la marquise ; mais était-il aussi coupable que malheureux ? N’avait-il pas été tout simple à lui de vouloir s’assurer le don de la main qui lui avait été promise ? Pouvait-il penser en lui faisant signer un dédit à l’exagération du désespoir de madame de Fermont ? Pouvait-il se douter du fatal dénoûment d’un pareil drame ?

De tels argumens furent repoussés comme ils devaient l’être.

— « Madame, dit-il ensuite en commençant à changer de ton, mon mariage avec la marquise me promettait la plus douce existence, le sort le plus brillant. En la perdant,