Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/313

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qu’il veut bien me faire en jugeant ma famille assez digne pour s’allier à la sienne.

— Vous me faites un reproche inutile, madame ; car ma vanité ne se trouve nullement blessée du trait que la vôtre vient de lui lancer. Vous avez mal visé. Si je ne mérite pas de porter le titre que vous avez bien voulu aider vous-même à me faire obtenir, du moins n’ai-je pas le ridicule orgueil de croire le mériter. J’ai reçu le nom de baron comme un présent, et non comme une paie. Noble aujourd’hui, je me souviens encore que je n’étais hier qu’un pauvre plébéien ; et si je me rappelle que je suis tout nouvellement affranchi du collier de la roture, soyez persuadée que vous n’avez prêté aucun secours à ma mémoire. Mais, madame, si mes parchemins sont pâles auprès des vôtres, si le temps ne les a pas encore revêtus de son auguste cachet, s’ils n’ont point un nuage de poussière aristocratique à jeter aux yeux d’un lecteur ébloui ; si mon arbre généalogique, enfin, n’a point encore poussé