Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/315

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

part ; pour garder noble et pur le nom qu elle a porté !

— Pour rassurer votre orgueil qui tremble. Voilà. Puisque ce n’est que pour le monde enfin que vous voulez racheter cette correspondance amoureuse, concluez donc. En signant d’une main mon contrat de mariage, de l’autre, je vous rends les lettres d’Ambroisine. Mon silence me sert de dot. Entré dans votre famille, il est de mon intérêt de la faire respecter ; l’honneur de votre nom devient la gloire du mien. De plus, vous justifiez entièrement aux yeux du monde, en me prenant pour fils, le choix qu’avait fait de moi le cœur de la marquise. L’hymen de votre fille sanctionne l’amour de sa sœur.

— C’est-à-dire que le malheur d’Ambroisine me fait une nécessité de l’infortune de Juliette.

— Vous allez trop loin, madame. En l’épousant, je ferai de mademoiselle de Kersanec ma compagne et non ma victime. Sans doute, mon cœur ne pourrait recom-