Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/333

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reposer de la fatigue du bruit… Et je serai bien chez vous.

— Comme vous n’êtes jamais venue me voir, cela soit dit sans reproche, ma chère nièce, je dois vous esquisser le tableau de l’existence que vous mènerez à la cure. D’abord, je vous préviens que mon vieux vicaire vous fera une cour assidue et intéressée. La faveur qu’il vous demandera sera de lui prêter, sinon une attentive, au moins une patiente oreille, pour écouter tour à tour chacun des innombrables récits qu’il a depuis près de soixante-dix ans entassés les uns sur les autres dans sa large mémoire. Si vous lui donnez toute l’attention qu’il vous demandera, vous serez sûre de lui paraître charmante ; et, par amitié pour lui, je vous prierai de vouloir bien lui plaire. Quoiqu’un peu raconteur, c’est un excellent homme ; et d’ailleurs, ma chère enfant, lorsqu’on a dépensé presque tout son avenir, on est bien excusable de chercher dans le passé et de revivre par le souvenir les nom-