Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/337

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prit le bras, l’emmena dans une allée du jardin et lui dit en se promenant :

— « Voyez-vous bien, Arthur, voilà l’existence pour laquelle Dieu m’a formé le cœur. Si vous restiez avec moi, si je vous voyais satisfait de votre situation présente et ne songeant plus à celle d’autrefois, que pourrait-il me manquer pour être heureuse ? Je vous aurais, j’aurais mon fils et de bons, de francs amis seraient avec nous. Oh ! je le sens, je serais bien contente si vous ne partiez pas ! Mais vous, si vous restiez, vous ne vous plairiez pas ici. Cette vie si simple et si tranquille serait trop chétive pour vous, n’est-ce pas ? Il faut à votre bonheur plus qu’une femme qui vous aime, un enfant et quelques amis.

— Non Francisca ! non ! j’aurais dans la la réunion de biens si précieux plus que de quoi satisfaire à mon ambition de félicité, si la femme qui m’aime savait m’aimer comme je voudrais qu’elle le sût. L’amitié te suffit ; mais moi, près de ce sentiment, il reste