Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/339

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

étudiée avec soin, je n’ai surpris dans ton âme ni regret du passé, ni frayeur de l’avenir. Tu as salué les mauvais jours comme tu avais accueilli les bons. Pourquoi ? c’est qu’indifférente aux plaisirs du monde, tu ne les aimais pas, tu les supportais, et tu les as vus s’éloigner sans regret de leur présence. Mais cette impassibilité ne prouve pas que ton sein ne puisse renfermer aucun sentiment exalté, aucune orageuse émotion. Je t’ai vue près du berceau de ton fils malade. Alors, Francisca, ton cœur savait palpiter vite, ton sang bouillonnait, tes veines se gonflaient, tes yeux avaient des pleurs et ta voix des sanglots ! alors tu n’étais plus tranquille !

— Oh ! non, car j’étais mère et mon enfant souffrait.

— Eh bien ! réponds-moi maintenant, Francisca, tu ne peux ressentir avec violence aucun sentiment ! »

La jeune femme baissa la tête et ne répondit pas.

— « Ainsi, continua-l-il, lorsque, séparé