Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/343

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débarrassez-moi de tout ce que j’en ai d’inutiles, et donnez-moi en échange la moindre réalité !…

Rien d’ennuyeux, de triste comme la position d’un solliciteur au régime de l’espoir, surtout lorsqu’éloigné des lieux qu’il habitait, séparé des objets auxquels son cœur était accoutumé, il ne trouve en rentrant chez lui aucun visage ami pour interroger le sien, pour s’assombrir ou s’égayer selon que sa physionomie, à lui, s’assombrit ou s’égaie, lorsqu’il n’entend aucune voix affectueuse lui demander le compte de sa journée pour l’aidera se consoler d’un désappointement ou à croire à quelque heureuse probabilité. Sa situation ressemble en quelque sorte à celle d’un naufragé jeté sur une plage déserte, et qui, les yeux tournés vers l’Océan, attend l’apparition d’une voile, l’approche d’un vaisseau libérateur, attend, attend toujours, et ne découvre rien entre l’onde et les cieux.

C’était surtout lorsqu’il écrivait à sa femme et à son oncle, que Dérigny souffrait davan-